À propos

Leili Mohseni peintre
100×73 émulsion sur toile
100 figure, émulsion sur toile
100 figure, émulsion sur toile



Dans ces pièces dépouillées ne subsiste que l’essentiel :
la table du partage, les fauteuils du repos et de la réflexion,
le sol, support des corps et des jeux.

L’épaisseur d’une peinture travaillée avec patience souligne les corps.

La scène se passe à cet instant de suspens où le partage et le dialogue cessent et où chacun demeure en lui-même. Seuls ensemble, les personnages appartiennent à l’intérieur épuré et profond de la maison, les grandes fenêtres laissent entrer la lumière ou l’obscurité du monde extérieur : elles relient autant qu’elles séparent.

Le temps est suspendu mais non arrêté.

Déjà, l’on pressent que le silence de la scène préfigure l’autre silence. Pourtant, nulle violence et nulle détresse dans ces tableaux. Seule règne la gravité de ceux qui vivent près de la frontière, conscients de la nécessité du passage vers l’au-delà.

Le spectateur, inclus dans l’espace ouvert du tableau, est invité à participer à la relation muette et intime des personnages mais aussi à faire face à la fenêtre, lieu de passage vers un espace d’inconnu et de plénitude. Les tableaux préservent leur mystère, tels la grande pièce rouge prête à accueillir celui qui viendra, mais qui demeure silencieuse, secrète et chaleureuse comme un grenier oublié.

Le monde intérieur est ainsi subtilement éclairé : il est tout à la fois fermeture et ouverture, immobilité et promesse de mouvement ; monde de partage et de solitude, il est cet espace clos où la fenêtre s’étale comme une immense voile.

Fanny Moghaddassi